Bouncer, tome 9. And back

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Bouncer, tome 9. And back

Le western, le vrai, ne se prête guère à l’introspection, celui qui réfléchit trop n’y fait pas de vieux os. Et dans ce domaine, le Bouncer ne craint personne. Imaginé par Alejandro Jodorowsky et François Boucq il y a treize ans, ce personnage atypique, manchot mais tireur redoutable, a vite trouvé grâce auprès des aficionados du genre. Pour les orphelins de Jean Giraud et de Blueberry, la filiation est évidente : souffle romanesque, efficacité des scènes d’action, science du dessin et des paysages grandioses. Mais le succès de Bouncer tient surtout à sa propre partition, affichant un goût prononcé pour les monstres, les personnages contrefaits, les perversions en tous genres, un « mal » tordu et décomplexé qui concentre toutes les obsessions jodorowskiennes.

Pas de bonnes histoires sans vrais méchants, encore faut-il les mettre en scène, un registre dans lequel Boucq (Les Aventures de Jérôme Moucherot, La Femme du magicien) excelle. Evasion spectaculaire, explosions de locomotives, coups de théâtre : dans ce neuvième volume, qui clôt le diptyque commencé avec To hell, le dessinateur a lâché les chevaux. Et le lecteur, pris dans l’aspiration de ce bolide visuel, gobe tout sans sourciller. Sans même se rendre compte qu’une telle histoire, malgré son penchant pour le Technicolor, serait impossible à adapter au cinéma. Trop chère, trop dingue, trop complexe à mettre en boîte. Heureusement, pour la démesure, la BD répond toujours présente.

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