Âme qui vive

Ajouter un commentaire

Âme qui vive

Véronique Bizot n’en est pas à son premier opuscule romanesque. Sa petite musique, sourde et cristalline comme un fou rire, a déjà plusieurs fois ravi nos oreilles, notamment avec Mon couronnement, sur la curieuse « sensation de flottement général » d’un vieux scientifique ahuri par des honneurs reçus qu’il juge déplacés. Son nouveau roman donne encore à entendre une voix intérieure, aussi désolée qu’isolée, ressassement in petto d’un jeune homme que d’obscures raisons ont psychiquement abîmé, mais dont le langage est d’or. Il vit avec son frère dans une maison à l’écart de tout, sauf de deux marginaux qui les aimantent à tour de rôle, un peu comme dans un film de Dominik Moll. De loufoques raisons les mèneront en Italie, mais ne changeront rien à leur perplexité face au monde. Il y a quelque chose de très british chez Véronique ­Bizot, qui aime provoquer des frissons d’épouvante avec des embardées vers l’absurde et des enlisements flegmatiques, façon Monty Python. On retrou­ve ici son ton pince-sans-rire et son écriture qui se déroule et se renroule à l’infini, comme un mètre de bricolage télescopique. Son goût pour les détails indispensables à la survie du maniaque obsessionnel. Et son sens de la fragilité de l’être, toujours dénué de prétention, incapable de revêtir les apparats du quotidien.

Commandez le livre Âme qui vive

Laisser une réponse