 21,50 € Roman (broché). Paru en 06/2015 | Aïcha Marek Halter L’existence d’Aïcha est marquée par plusieurs événements : la rupture avec les Juifs, jusqu’alors alliés des fidèles d’Allah ; la création des règles qui régissent les droits et les devoirs des femmes, notamment la sourate sur le voile et sur l’adultère ; la conquête de La Mecque par Muhammad ; enfin, l’édification définitive du Coran et le schisme entre chiites et sunnites.
Dotée d’une mémoire prodigieuse, la très jeune épouse du Prophète est souvent à son côté quand l’ange Gabriel lui transmet les paroles de Dieu. Au fil du temps, elle s’impose ainsi comme la mémoire vivante de l’Envoyé d’Allah. Mais elle demeure sans enfant et ne peut asseoir son autorité. Les conflits de légitimité s’enveniment au moment de la mort de Muhammad dont la fille, Fatima, et le fils adoptif, Ali, ont des fils qui peuvent prétendre à être ses héritiers naturels. Mais, avec l’aide de sa fille Aïcha, Abu Bakr, vieux compagnon du Prophète, prend le pouvoir et devient le premier calife. La guerre de succession fait rage. Afin d’établir la paix et de légitimer sa position, Aïcha réunit et ordonne les paroles du Prophète, qui composeront le deuxième livre sacré de l’islam après le Coran : la sunna. Elle définit notamment les droits et les devoirs des femmes, qu’elle défend face aux excès des pères, frères et époux. Elle gagne ainsi le respect de tous et est considérée comme une « Mère des croyants ».
Mais Ali ne peut admettre que ses deux fils soient écartés du pouvoir. Tandis qu’Aïcha s’allie avec les grandes familles de La Mecque, lui se tourne vers l’est, vers les Perses. En butte à ses constantes provocations, Aïcha finit par répliquer. Elle s’engage dans la célèbre « bataille du chameau », où elle est battue par les partisans d’Ali. Le schisme entre sunnites (La Mecque et l’actuelle Arabie Saoudite) et chiites (actuellement l’Iran et la Turquie) est définitivement consommé. Il ensanglante encore le monde musulman. Marek Halter encourage depuis toujours le dialogue interreligieux. Après « La Bible au féminin » (Sara, 2003, Tsippora, 2003, Lilah, 2004, puis Marie, 2006, tous aux éditions Robert Laffont), la trilogie « Les femmes de l’islam » vient clore son grand projet humaniste de compréhension des trois religions qui ont fondé la culture occidentale. |