À coups de points. La ponctuation comme expérience

Ajouter un commentaire

À coups de points. La ponctuation comme expérience

Philosophe musicologue et cinéphile, spécialiste du phénomène de l’écoute et traducteur des Écrits de Béla Bartók, Peter Szendy s’est fait connaître par ses livres très originaux sur l’espionnage, les tubes ou le cinéma apocalyptique. Son nouvel essai s’ouvre sur deux films musclés : Raging Bull, de Martin Scorsese, et Fight Club, de David Fincher. Après les coups de poings, voici pourtant venu le temps des coups de points : le point, signe de ponctuation. Si Szendy, à l’heure des smileys et des émoticônes, recourt au terme savant de « stigmatologie » (de stigmê, « point » en grec), « mot rare que l’on croise seulement parmi les pages poussiéreuses d’anciens volumes aujourd’hui à peu près oubliés », son ouvrage ne ressemble pas à un traité grammatical – tel le Traité de la ponctuation française de Jacques Drillon –, mais plutôt à un voyage dans la ponctuation entendue comme une expérience, forte et puissante : « Les sensations, les événements qui me poignent ou me pointent doivent être marqués, ponctués à leur tour pour que je puisse les avoir vécus », résume le philosophe.

Le lecteur n’apprendra donc pas à distinguer entre un point, une virgule ou un point-virgule : il se laissera plutôt guider dans un labyrinthe de textes, tels que Le Point d’exclamation, nouvelle d’Anton Tchekhov ; la « Théorie des points », du philosophe Alain Badiou ; ou La Vie et les opinions de Tristram Shandy, de Laurence Sterne, génial « roman graphique » du XVIIIe siècle qui a révolutionné l’usage des blancs, des noirs, des icônes en tous genres. L’ouvrage de Szendy va droit au but, straight to the point, comme on dit en anglais.

Commandez le livre À coups de points. La ponctuation comme expérience

Laisser une réponse