« Dire toute la Terre » avec l’imagination, avec l’appui des sciences, le sens du récit et l’art du rebondissement romanesque : tel a été, pour écrire ses Voyages extraordinaires, l’ambition de Jules Verne, formidable conteur dont les oeuvres, quel que soit l’âge auquel on les aborde, ne peuvent que captiver. Le professeur Lindenbrock, comme Jules Verne, fait montre d’une grande force de conviction pour entraîner son neveu dans une invraisemblable plongée « au centre de la Terre ». On fait ses malles, on vérifie ses cordes, et l’intensité du récit n’a d’égale que celle de la chaleur dans le puits du volcan. On l’a deviné, les pages du légendaire Voyage au centre de la Terre — premier roman de ce volume, troisième tome des oeuvres de Jules Verne en Pléiade — coulent au rythme des périlleuses descentes. Suivent De la Terre à la Lune, Autour de la Lune et, moins connu, Le Testament d’un excentrique, autre perle de Verne qui, écrivit-il un jour à son éditeur Pierre-Jules Hetzel, avait résolu d’en finir avec « les enfants qui cherchent leur père, […] les femmes qui cherchent leur mari, etc. » Dans Le Testament d’un excentrique, un milliardaire américain promet de récompenser celui qui gagnera un gigantesque jeu de l’oie à travers les Etats-Unis — encore un voyage initiatique aux multiples cases, dont chacune vise ce à quoi Jules Verne tenait le plus : la « satisfaction du lecteur. » — Gilles Heuré
Edition établie par Jean-Luc Steinmetz, avec Jacques-Remi Dahan, Marie-Hélène Huet et Henri Scepi, éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1376 p., 50 € jusqu’au 31/12/2016, 59 € ensuite.
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