Tokyo Kaido

Ajouter un commentaire

Tokyo Kaido

La clinique Christiania accueille des jeunes gens pas comme les autres. Tous présentent des pathologies mentales qui les empêchent de vivre en ­société et dont la singularité désoriente le corps médical. Hideo, qui ne ressent aucune douleur, se prend pour un superhéros venu du cosmos ; Mari vit dans un monde uniquement composé d’objets et d’animaux, son cerveau élimine tout ce qui ressemble à un humain ; le « grand sans nom » a une mémoire de poisson rouge ; Hana a de violents orgasmes où qu’elle se trouve ; depuis son accident de voiture, Hashi ne met plus aucun filtre à sa parole…

Avec de tels protagonistes, Tokyo Kaido aurait pu faire un honnête produit de série en jouant sur les quiproquos, les situations cocasses ou dramatiques que de tels troubles ne manquent pas de provoquer. Mais le grand talent de Minetarô Mochizuki — déjà célébré, dans ces colonnes, pour Chiisakobé (2016) — est d’emmener l’histoire en terra incognita, de lui faire prendre des chemins de traverse et gravir des cimes inattendues. Pas d’effets de manche ni de marche forcée, en bon guide, Mochizuki s’efface pour laisser aux lecteurs la toute-puissance de l’émotion. — Stéphane Jarno

 

Traduit du japonais par Miyako Slocombe, éd. Le Lézard noir, 2 tomes parus, 215 p., 15 € chacun.

Commandez le livre Tokyo Kaido

Laisser une réponse