« De son handicap, il fit un privilège », écrit Jérôme Garcin à propos de Jacques Lusseyran (1924-1971). Devenu aveugle à l’âge de 8 ans, il entre dans la Résistance à 18 ans, est déporté à Buchenwald en 1944, devient après la guerre professeur aux Etats-Unis, meurt brutalement en France dans un accident de voiture, à 46 ans. Dans Le Voyant, Jérôme Garcin brosse un portrait émouvant et profond de cet écrivain méconnu, auteur de Et la lumière fut (1953) et Le monde commence aujourd’hui (1959). Ces deux ouvrages, réédités ensemble en poche chez Folio, dévoilent le destin exceptionnel de cet homme qui, dans l’autobiographique Et la lumière fut, développe une « philosophie de la vie » l’engageant à conserver en lui « la lumière du monde ». Courage et lucidité sont les mots qui viennent à l’esprit, face à la biographie d’un Jacques Lusseyran porté par une foi inébranlable tandis que le destin le bouscule. Quand il devient conférencier dans une université américaine, il poursuit son travail de transmission et écrit Le monde commence aujourd’hui, où il décrit ses rencontres, son expérience de fraternité, de résilience. — Christine Ferniot
Et la lumière fut et Le monde commence aujourd’hui, de Jacques Lusseyran, éd. Folio, 432 p., 7,70 €, et 192 p., 6,50 € ; Le Voyant, de Jérôme Garcin, éd. Folio, 208 p., 7,70 €, et en version audio, éd. Gallimard, coll. Ecoutez lire, 18,90 €.
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