Zero pour l’éternité

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Zero pour l’éternité

Kentarô est un Neet. Derrière l’acronyme (« Not in education, employment or training », littéralement : hors études, emploi ou formation), une réalité, celle de milliers de jeunes japonais désoeuvrés, qui vivent d’expédients. Quand sa soeur aînée lui propose un peu d’argent pour mener une enquête sur leur grand-père (un pilote de l’armée im­périale disparu pendant la guerre du Pacifique), Kentarô saute sur l’occasion. Cependant, l’homme qu’il découvre au fil des témoignages n’a pas grand-chose à voir avec la légende familiale…

Tirée d’un best-seller paru il y a trois ans dans l’archipel, bien ficelée, cette série — le deuxième tome est annoncé pour mars — a surtout le mérite de questionner, fait rarissime dans l’univers du manga, l’histoire japonaise récente. Certes, on est encore loin de la reconnaissance des crimes de guerre et des actes de contrition, mais la figure du kamikaze, ce « héros au sourire si doux » qui consent au sacrifice suprême pour sa patrie, n’en sort pas indemne.

« Kamikazes », « terrorisme » : dif­ficile en effet, après les attentats du 11 septembre 2001, de ne pas associer les deux termes. Ignorants d’une période sur laquelle l’enseignement nippon semble avoir fait l’impasse, les jeunes Japonais comme Kentarô ont d’ailleurs le plus grand mal à saisir la nuance. Dans ces conditions, les échanges avec les témoins de l’époque oscillent entre incompréhension et rejet mutuel, et, derrière la courtoisie de façade, l’enquête vire souvent à l’orage… Bien que le trait de Souchi Sumoto ne brille pas par son originalité, les scènes de combats aériens où s’illustrent les chasseurs japonais, les mythiques Zeros, devraient réjouir tous les nostalgiques de Buck Danny.

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