{"id":10425,"date":"2017-03-29T00:00:00","date_gmt":"2017-03-28T22:00:00","guid":{"rendered":"http:\/\/www.dico-livres.com\/adieu-sans-fin"},"modified":"2017-03-29T00:00:00","modified_gmt":"2017-03-28T22:00:00","slug":"adieu-sans-fin","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.dico-livres.com\/adieu-sans-fin","title":{"rendered":"Adieu sans fin"},"content":{"rendered":"

Chercher le salut par l’\u00e9criture, apr\u00e8s la perte d’un \u00eatre cher, est souvent une aventure int\u00e9rieure \u00e9clairante, une grande source d’apaisement. Mais pour que l’\u00e9panchement s’infiltre en profondeur chez le lecteur, pour que la transmission s’accomplisse en harmonie, sans complaisance d’un c\u00f4t\u00e9, sans voyeurisme de l’autre, il faut que l’endeuill\u00e9 s’en remette enti\u00e8rement \u00e0 la litt\u00e9rature, qu’il accepte de faire silence pour la laisser parler comme elle l’entend. Cette confiance en l’omniscience de la langue transpara\u00eet dans ce magnifique r\u00e9cit de Wolfgang Hermann, sur la disparition de son fils de 17 ans, retrouv\u00e9 mort dans son lit apr\u00e8s une mauvaise grippe. Ravag\u00e9 par le chagrin, le p\u00e8re ne parvient plus \u00e0 habiter son corps, ni \u00e0 prendre appui sur ce qui le soutenait auparavant. Le monde entier s’effondre, s’\u00e9vapore, se liqu\u00e9fie, et ce changement g\u00e9n\u00e9ral de consistance propulse l’auteur dans une autre dimension, sans loi de gravit\u00e9, sans notion de temps ni de lumi\u00e8re. Les mots sont ses seuls rep\u00e8res, ils dessinent un paysage d’abord ext\u00e9rieur, myst\u00e9rieux, incompr\u00e9hensible, presque hostile. Puis ils lui r\u00e9v\u00e8lent un monde nouveau, peupl\u00e9 d’\u00eatres pr\u00eats \u00e0 lui r\u00e9insuffler la vie, et de livres salvateurs comme La Promenade, <\/i>de Robert Walser,<\/i> dont sa femme lui lit un extrait qui le remet sur pied. Alors l’adieu sans fin se transforme en chant d’accueil \u00e0 tout ce qui est pr\u00eat \u00e0 \u00e9clore. — Marine Landrot<\/p>\n

Abschied ohne Ende<\/i>, traduit de l’allemand (Autriche) par Olivier Le Lay, \u00e9d. Verdier, 128 p., 15 €.<\/p>\n

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