Venise

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Venise

De Shakespeare déjà (Othello) au dérangeant poète Ezra Pound, de Jean-Antoine Watteau à Richard Wagner ou Thomas Mann, peu de peintres, de musiciens, d’écrivains ou de cinéastes qui n’aient un jour ressenti la tentation de Venise. Le besoin de se confronter à Venise. Non de s’y affronter, plutôt de s’y lover. L’ancienne Cité des doges est trop humaine dans sa beauté fragile et liquide, trop mélancolique et tendre dans l’usure de ses palais rongés par les rides du temps. Un somptueux volume des éditions Citadelles & Mazenod lui est consacré. Un de plus, mais aux photographies si amples et lumineuses qu’elles permettront d’y voyager plus merveilleusement encore : en chambre, au coeur de chez soi, en rêve. On s’y plongera dans les réa­lités historiques, politiques, comme dans les utopies, mythes et légendes qu’a suscités dès ses origines la ville-oeuvre d’art. Depuis le ve siècle, cha­que canal, chaque demeure, chaque église y est en effet une lutte contre la nature. Une victoire de l’homme sur l’eau, et que l’eau ne cesse de refléter, de renvoyer en miroir. Richement illustré, comme toujours, et sous des cieux toujours ensoleillés, l’ouvrage retrace aussi bien le régime politique original qui permit à la cité de Vivaldi et de Goldoni, du Moyen Age au xviiie siècle, de faire rayonner les négociants comme les artistes que sa lente et longue décadence. La force de Venise, grand port et ville de commerce, fut d’avoir su, toujours, assimiler et magnifier les cultures et les traditions des autres, byzantines, gothiques… Un modèle, mais précaire, mais complexe, par-­delà les siècles ? De quoi songer en égrenant les images de lieux magiques. — Fabienne Pascaud

 

Ed. Citadelles & Mazenod, 496 p., 205 €.

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