Quand paraît, en 2002, Le Choix des Morrison, on n’hésite pas à comparer la Canadienne Mary Lawson à Richard Ford. Cette histoire d’une famille déchirée par le deuil est un livre âpre sur la perte des repères, les décisions qu’impose l’existence et leurs conséquences. Dix ans plus tard, Un hiver long et rude renoue avec ces thèmes et les déploie à travers l’histoire de Megan, pilier de la famille Cartwright, partie vivre sa vie à Londres, et des siens, restés au Canada et ne parvenant plus à dominer leur peur de l’avenir, une folie latente que la jeune fille savait maîtriser. On entend, dans ces deux livres, la même musique mélancolique, mais aussi la colère des sacrifiés de la vie dont l’existence n’est qu’un regret.— Christine Ferniot
Crow Lake et Road Ends, traduits de l’anglais (Etats-Unis) respectivement. par Cécile Arnaud et Michèle Valencia, éd. 10/18, 336 p. et 384 p., 7,50 € et 8,10 €.
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