Toutes les femmes sont des aliens

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Toutes les femmes sont des aliens

Des films qui se sont inscrits dans sa mémoire de cinéphile, la si talentueuse Olivia Rosenthal a fait l’un des matériaux de son oeuvre, le support récurrent de la réflexion sur l’identité vers laquelle convergent ses ouvrages, narrations inclassables dont la dimension spéculative n’est jamais absente. Certaines images, certains scénarios s’ancrent en nous pour longtemps, nous bouleversent pour toujours — mais pourquoi ceux-là, et que nous ­disent-ils ? Parmi les pages les plus belles du roman Que font les rennes après Noël ? (2010) figurent celles où la narratrice revient sur l’événement, si ce n’est même la révélation, que constitua pour elle la découverte de La Féline, de Tourneur. Dans Ils ne sont pour rien dans mes larmes, Olivia Rosenthal méditait sur Vertigo et Les Parapluies de Cherbourg. Dans les trois textes ici rassemblés, ce sont la série des quatre Alien, Les Oiseaux, de Hitchcock, et Bambi (un peu Le Livre de la jungle aussi…) qu’elle passe au crible de sa savoureuse méthode d’analyse, tout ensemble rigoureuse et intuitive. Une démarche tout sauf conventionnelle, dans laquelle il s’agit de mêler la description précise des images, le retour à l’émotion originellement ressentie et les hypothèses d’interprétation, pour mieux faire surgir, dans une prose libre et fluide, une sorte de méditation très personnelle et poétique — sur l’identité sexuelle, sur la féminité et l’aliénation, sur la peur et le plaisir conjugués, sur le conformisme moral et la perte de l’innocence. — Nathalie Crom

 

Ed. Verticales, 150 p., 10 €.

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