Toutes fenêtres ouvertes

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Toutes fenêtres ouvertes

En 1973, quand elle publie La Fenêtre ouverte, l’historienne Georgette Elgey (née en 1929) croit avoir fait provisoirement le tour d’un récit autobiographique qui traite de son enfance sous l’Occupation. Mais le désir de retrouver la trace de certains protagonistes de cette période, et plus encore celui d’exorciser le traumatisme que fut le fait de ne pas avoir été reconnue par son père, l’historien Georges Lacour-Gayet, l’ont poussée à écrire, quatre décennies après le premier récit, Toutes fenêtres ouvertes. L’évocation des circonstances dans lesquelles sa mère entretint une liaison clandestine avec Georges Lacour-Gayet confère à ce livre un caractère particulièrement émouvant — on revient à l’enfance de Georgette Elgey, nom qu’elle s’est choisi en entrant dans l’âge adulte et qui se prononce L.G., les initiales de son père…

Mais les débuts professionnels de la future historienne de la IVe République (six volumes parus chez Fayard) sont également passionnants à suivre. Après deux années à « traîner dans les rues, à aller au cinéma », elle apprend la sténo-dactylo, ce qui la conduit à être salariée du nouveau Centre de formation des journalistes. Elle n’en ressort pas diplômée, mais travaille bientôt comme documentaliste pour Robert Aron qui oeuvre alors à son Histoire de Vichy. Ensuite, elle collabore à L’Express, à Paris-Presse – L’Intransigeant, puis rencon­tre le général de Gaulle et tout le gratin politique, avant de se lancer sur le tard dans l’écriture de la saga politique de la IVe République et de devenir conseillère à la présidence de la République de 1982 à 1995. « Si mon père m’avait reconnue, ma vie aurait assurément été plus facile, mais j’aurais risqué de devenir une grande bourgeoise arrogante. Cette idée me fait horreur », écrit-elle simplement. — Gilles Heuré

 

Ed. Fayard, 414 p., 19 €.

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