Orfeo

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Orfeo

Depuis ses premiers livres, l’Américain Richard Powers cherche à exprimer la cohérence et la fusion entre les arts et les sciences, la musique et la chimie, l’infiniment grand et l’infiniment petit, se comportant ainsi en héritier des Encyclopédistes. Orfeo s’inscrit dans cette démarche. Dans les premières pages, nous voici chez le professeur Peter Clement Els, retraité solitaire et compositeur, disposant d’un bureau rempli de tubes à essai, de microscopes et autres instruments pour biologiste. Els manie l’ADN et les cultures bactériennes de façon trop étrange pour les autorités. Alors, un beau jour, cet homme presque paisible, amateur de Mahler et de Messiaen, est suspecté de bioterrorisme et fait l’objet d’une enquête. Il doit fuir, et cette fugue sera l’occasion pour lui de reprendre sa vie et ses recherches en main. Tout à la fois roman d’espionnage, bande-son du xxe siècle, réflexion sur la vieillesse, interrogation sur la création, examen de conscience, Orfeo embrasse les genres et parvient à décrire la musique, à la rendre palpable. Tout en pointant du doigt un pays rongé par la peur de l’inconnu et la puissance des médias qui transforment un doux musicien en « Unabomber ». Avec Richard Powers, les mots respirent comme des sons, les phrases sont rythmées telles des symphonies. L’écrivain prend le lecteur par la main, lui ouvre la porte et reste à ses côtés pour gravir avec lui l’échelle des harmoniques. — Christine Ferniot

 

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean-Yves Pellegrin, éd. du Cherche Midi, 368 p., 22 €.

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