Et un album de plus à l’ombre du grand méchant loup, plein d’idées nouvelles et de frissons inédits ! La bête ne montre que son poil, qui occupe presque tout l’espace de la page, dans un noir ondoyant et charbonneux, comme une mer nocturne agitée, comme une toison de vieux ramoneur, comme un puits de pétrole en étrange ébullition. A côté, les acolytes habituels du loup, Pierre, le Petit Chaperon rouge, Biquette et les Trois Petits Cochons, sont frétillants de couleurs. Le contraste n’est pas en leur faveur, le noir risque de déferler sur leur bonne mine. Mais non, bizarre, le loup se désintéresse de toute cette chair fraîche.
L’album cultive à merveille le mystère de ce renoncement. Et fait ainsi monter la peur, juste comme il faut. Parce qu’il ne faut pas croire que tout se termine bien. On est dans un conte, avec son cortège d’atrocités, si tardives soient-elles dans l’histoire. Et si on observe attentivement l’illustration, on voit bien qu’à un moment les personnages sont dessinés en morceaux. Et pas uniquement pour des raisons esthétiques. Loup un jour, loup toujours, prévient à moitié le titre de cet album résolument moderne et antédiluvien…
Commandez le livre Loup un jour