L’Indolente, le mystère Marthe Bonnard

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L’Indolente, le mystère Marthe Bonnard

Pierre Bonnard (1867-1947) l’a représentée si souvent que l’on croit la connaître, femme à sa toilette, accroupie dans un tub, ou debout et cambrée, s’observant nue dans un miroir, près d’un canapé rose. « Marthe croquée rapidement, dessinée longuement, photographiée, peinte, gravée, sculptée. Elle est le thème privilégié, le prétexte essentiel de la mise en lumière de son art », écrit Françoise Cloarec dans ce roman documentaire qu’elle consacre à la compagne du peintre, au « mystère Marthe Bonnard ». Car Marthe avait des secrets, beaucoup de secrets. Et le mensonge qu’elle a entretenu pendant plus de trente ans à l’intention de tous, notamment et surtout de son amant, sur son vrai nom — elle s’appelait non pas Marthe de Méligny, mais Maria Boursin —, sur son âge, sur ses origines, n’est peut-être que le symptôme le plus spectaculaire de sa volonté et de son talent à tout mettre en oeuvre pour ne jamais se laisser connaître, se laisser saisir, fût-ce par l’homme qu’elle aimait et dont elle partagea finalement la vie pendant un demi-siècle.

C’est en usant des pouvoirs alliés du romanesque et de l’investigation psychologique que Françoise Cloarec (à qui l’on doit déjà notamment Séraphine (2008), roman biographique con­sacré à l’artiste Séraphine Louis) mène avec talent l’enquête sur cette personnalité tout ensemble attachante et âpre, fragile et revêche — irriguant son récit d’une réflexion sur le geste de l’artiste, et surtout sur le couple et ses assises. — Nathalie Crom

 

Ed. Stock, 348 p., 20 €.

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