L’étoile de craie : Une liaison clandestine avec Paul Celan

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L’étoile de craie : Une liaison clandestine avec Paul Celan

L’« étoile de craie » qui donne son titre à ce très beau livre, c’est celle que le poète Paul Celan (1920-1970) traçait sur une ardoise, fixée sur la porte de l’appartement parisien de sa maîtresse, Brigitta Eisenreich, lorsque, passant la voir à l’improviste, il s’avérait qu’elle était absente. Brigitta Eisenreich, jeune intellectuelle autrichienne installée à Paris, avait 24 ans lorsqu’en 1952 elle fit la connaissance de Celan, de huit ans son aîné, arrivé lui aussi depuis peu en France, après avoir définitivement dit adieu à la Roumanie. Les deux jeunes gens ont en partage l’expérience de l’exil, la langue allemande – pour l’un et l’autre, la langue maternelle –, l’obsession de la poésie. Un an et demi après leur rencontre, et quoique, entre-temps, Paul Celan se soit marié avec Gisèle Lestrange, ils deviennent amants.

C’est cette liaison, qui durera neuf ans et toujours restera clandestine – au contraire de celle que Celan entretenait parallèlement avec Ingeborg Bachmann –, que raconte Brigitta Eisenreich dans cet ouvrage tout ensemble sensible, incarné, cérébral. Hétérogène et passionnant exercice, qui tient tout à la fois du récit autobiographique et sentimental, de l’enquête biographique et du portrait (sur/de Paul Celan), de la collection de lettres et autres documents, de la réflexion sur la poésie et le langage. « Le refuge que, dans ses pérégrinations, il trouvait chez moi, lui servait de passerelle langagière, d’entremonde secret […]. Dans la langue maternelle, l’allemand, il y avait des non-dits qui allaient de soi, des vibrations qui ne nécessitaient aucune explication […]. Il y avait le déjà-donné, le déjà-là », note Brigitta Eisenreich, pour expliquer l’assise de leur longue connivence intellectuelle et amoureuse.

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