Les Soirées chez Mathilde

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Les Soirées chez Mathilde

Rêveur mélancolique, Dominique Fabre traîne dans les cafés, écoute les conversations des anonymes et se perd dans leurs vies. Les quartiers populaires parisiens, les banlieues nonchalantes attirent ce garçon qui murmure des phrases comme : « J’ai connu un type qui buvait beaucoup et moi, je l’accompagnais. » Pas de chichi, mais un sens du flouté, une façon de regarder la vie dans le rétroviseur avec une pointe de nostalgie. Les Soirées chez Mathilde recomposent ses années 1980, entre la porte de Clignancourt et Meudon. Le narrateur est un étudiant qui n’étudie plus et se laisse porter par le hasard. Il a des amis comme l’Ingénieur, qui conduit une Autobianchi rouge. C’est par lui qu’il va connaître Mathilde, sa maison accueillante et ses copains. Meudon ressemble alors à une campagne lointaine. On n’y croise pas encore des « groupes de jeunes retraités de l’Education nationale avec des bâtons de marcheur, des smartphones et des chaussures de randonnée ». Chez Mathilde, on fait la fête avec du vin ordinaire et de la salade de riz, puis on reste dormir près d’une brunette pas trop farouche.

Dominique Fabre suspend le temps, recompose un monde de détails parfumés à l’essentiel. Demain, il retournera à Meudon ou à la gare Saint-Lazare. Il sait que les choses ont changé, mais il a confiance. Il retrouvera le tunnel de la gare qui sent la pisse et le garçon de café qui fume devant la porte. Il sait qu’un jour Mathilde et l’Ingénieur reviendront. Sinon, il se chargera de raconter leur histoire. — Christine Ferniot

 

Ed. de l’Olivier, 240 p., 18,50 €.

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