Les Harmoniques

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Les Harmoniques

Gérald Tenenbaum a l’art subtil de faire sentir jusqu’au frisson les vibrations entre les êtres, entre les êtres et les lieux, entre le visible et l’invisible, entre les vivants et les morts. Difficile de résister au charme mélancolique de ce nouveau roman à la composition millimétrée, à l’élégance acérée de sa langue et de son regard, à la musique envoûtante de ce chassé-croisé des sentiments et des destins. Jouant avec une infinie sensibilité de toutes les nuances du temps, qui s’étire et se rétracte, passe ou ne passe pas, de la présence des villes qu’il met en scène, Venise, Buenos Aires, Paris ou Tel-Aviv, le texte s’attache, sur vingt ans, au parcours de quatre personnages. Avec pour point de départ la rencontre entre un jeune mathématicien français et une comédienne argentine hantée par la disparition de sa soeur pendant la dictature, à l’occasion d’une réception à l’ambassade de France à Buenos Aires, en marge d’un colloque consacré au hasard. C’est d’une histoire d’amour qu’il s’agit, ou plus précisément de plusieurs, de rendez-vous manqués et de rencontres inattendues, de destinées parallèles et de croisées des chemins, de mémoires écrasantes et de souvenirs entêtants, d’absence et de deuil, d’aptitude plus ou moins grande à saisir la vie quand elle s’offre, de mathématique aussi, de musique et de littérature, entre lesquelles l’auteur construit de nombreuses passerelles. Et ce n’est pas le moindre charme de ce livre, au bout du compte lumineux. — Michel Abescat

 

Ed. de l’Aube, 224 p., 22 €.

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