Les Deux Bouts

Ajouter un commentaire

Les Deux Bouts

Auteur de récits, souvent autobiographiques comme La Belle Lurette (1935), Le Mérinos (1937) ou Le Bouquet (1945), et des plus connus Le Tout sur le tout (1948) et Peau d’ours (1958), Henri Calet (1904-1956) fut aussi un journaliste talentueux. Après le recueil Contre l’oubli (éd. Grasset, coll. Cahiers rouges), rassemblant des articles publiés dans Combat et Terre des hommes entre 1944 et 1948, voici Les Deux Bouts, un volume réunissant cette fois les articles qu’il écrivit pour Le Parisien libéré, Elle et Le Nouveau Femina, initialement publié en 1954 et que les éditions suisses Héros-Limite rééditent avec bonheur. Les « deux bouts », ce sont les fins de mois difficiles de ces « gens de peu » dont Calet raconte la vie avec une grande sensibilité. Des habitants du « Paris commercial, artisanal, industriel, en un mot : utilitaire, un Paris en tenue de travail ». Il les suit, n’entre chez eux que s’il y est invité et les écoute. Riton, le menuisier de la rue de Charonne, habite Bezons et a neuf gosses, une chèvre, des poules et des canards ; Mlle Denyse, comme sortie d’un roman de Zola, est vendeuse au Bon Marché ; Albert est éboueur et ne lit que des Série noire ; Monique est esthéticienne et va voir des films en VO… Calet dit où ils habitent, quel est leur emploi du temps, combien ils gagnent et ce qu’ils lisent. Aucun portrait figé : les mots de l’écrivain campent le décor, disent les sourires et les confidences, les petits bonheurs comme les soucis du jour. Ce journaliste arpenteur est un magnifique conteur, toujours pudique, toujours à redécouvrir. — Gilles Heuré

 

Ed. Héros-Limite, coll. Tuta Blu, postface de Jean-Pierre Baril, 224 p., 18 €.

Commandez le livre Les Deux Bouts

Laisser une réponse