L’Enfant dans la Tamise

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L’Enfant dans la Tamise

Le 21 septembre 2001, la police de Londres trouvait dans la Tamise le buste d’un petit enfant noir, probablement âgé de 5 à 10 ans. Un tronc seulement : plus de jambes, de tête ni de bras. Meurtre d’un sadique ? Macabre résultat d’un sacrifice rituel ? Pour tenter d’élucider cette découverte ­macabre, Scotland Yard décide de consulter Richard Hoskins, professeur d’histoire des religions à l’université de Bath. Celui-ci se plonge alors dans l’étude des multiples rites d’Afrique et des Caraïbes, envisage ce qui, dans ce crime, pourrait être lié aux diverses pratiques de magie noire, compare les méthodes des guérisseurs africains afin de comprendre pourquoi un petit enfant a pu être mutilé de la sorte.

Richard Hoskins est universitaire ; il se heurte à l’irrationnel, et ses souvenirs d’Afrique lui reviennent en mémoire de manière cruelle. Plus jeune, avec sa femme, il y a vécu, dans le cadre d’une mission humanitaire. Il y a perdu ses deux filles jumelles, la première morte à la naissance et la seconde, des années plus tard, dans des circonstances étranges : selon un autochtone, il n’aurait pas procédé au sacrifice qui aurait pu éviter que la première enfant, « morte-vivante », n’appelle à elle sa soeur. Quinze ans plus tard, afin de comprendre qui est le petit enfant de la Tamise, Hoskins et la police vont ­enquêter, trier toutes les hypothèses. En travaillant avec des collègues d’autres disciplines — notamment des paléopalynologistes, « archéologues du pollen », et des minéralogistes du Musée d’histoire naturelle —, Hoskins parvient à identifier la région d’origine du petit Adam, nom provisoire que la police a donné au garçonnet.

Au bout de dix années, son vrai nom lui sera finalement rendu : Ikpomwosa, victime, comme des dizaines d’autres, d’un trafic d’enfants. Aujourd’hui, ­Richard Hoskins travaille régulièrement comme expert avec la police judiciaire britannique. Son livre bouleversant traverse les cultures et les crimes d’aujourd’hui. — Gilles Heuré

 

The Boy in the river, traduit de l’anglais par Marie Causse, éd. Belfond, 384 p., 21 €.

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