Le Retour d’un roi

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Le Retour d’un roi

William Dalrymple écrit des livres savants qui se lisent comme des romans. Les personnages historiques qu’il met en scène ont de l’épaisseur, des corps et des émotions. Ils vivent. Les événements que relate l’historien écossais, spécialiste de l’Inde où il vit en partie, emportent la raison autant que l’imagination, ils ont du souffle. Il y a de l’ogre chez Dal­rymple, une énergie qui le pousse à saisir l’ensemble des points de vue, à la recherche de sources inédites. C’est le cas, cette fois encore, dans ce récit haut en couleur de l’invasion de l’Afghanistan par les Anglais au printemps 1839, qui fait entendre aussi la voix des Afghans, par exemple celle de Shah Shuja, roi déchu que les Britanniques vont rétablir sur le trône espérant en faire leur marionnette. Le Retour d’un roi se lit ainsi avec passion, formidable récit de la plus grande déroute de l’histoire coloniale britannique. En 1842, les Anglais sont vaincus après avoir réussi l’exploit de faire l’unité des tribus afghanes… contre eux. Le livre refermé, il résonne évidemment d’une troublante actualité au moment où les soldats occidentaux quittent l’Afghanistan. L’histoire, si l’on ignore ses leçons, finit toujours par se répéter. — M.A.

 

The Return of a king, traduit de l’anglais par Bruno Boudard Ed. Noir sur Blanc 656 p., 27 €.

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