Le Nom du fils

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Le Nom du fils

Il fait irruption sans crier gare, heurtant par sa seule présence le quotidien de la communauté noire d’une petite ville de Louisiane. Que vient faire chez nous ce jeune étranger au mutisme inquiétant, au regard fiévreux ? s’interrogent les uns et les autres. A sa logeuse méfiante, il a dit se nommer Robert X – ne serait-il pas un de ces activistes qui ont choisi la violence pour lutter contre la ségrégation encore tangible et revendiquer l’égalité des droits civiques ? On l’apprend vite : Robert X est en fait le fils non reconnu et abandonné, vingt ans plus tôt, par le révérend Philip Martin, devenu le pasteur révéré de sa communauté, une éminence morale. Contraint soudain d’affronter les conséquences de ce moment de jeunesse et d’égarement qu’il avait relégué dans les tréfonds de sa mémoire. Les thèmes de la faute et du prix qu’il convient un jour ou l’autre de payer, de la honte et du pardon sont au cœur de ce beau roman classique d’Ernest J. Gaines, écrivain américain né en 1933 en Louisiane, volontiers présenté comme un héritier de Faulkner ou de Flannery O’Connor. En fait, si la référence à ces géants de la littérature du Sud vaut pour le roman le plus célèbre de Gaines, le poignant Dites-leur que je suis un homme (couronné par le National Book Award en 1994, traduit chez Liana Levi la même année), c’est au fond davantage à Mauriac que l’on pense, à la lecture de ce Nom du fils paru quinze ans plus tôt, sobrement et efficacement construit, proprement hanté par une interrogation sur la responsabilité, l’aveu, la possibilité d’une rédemption. Tandis qu’à l’arrière-plan de l’histoire de la faute du révérend Martin se dessine un tableau réaliste de la vie de la communauté noire américaine, confrontée, dans ces années 1970, à des choix politiques cruciaux.

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