L’Apprentissage de Duddy Kravitz

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L’Apprentissage de Duddy Kravitz

Duddy Kravitz n’est qu’un gamin turbulent au début du roman — à la fin, il n’a encore qu’une petite vingtaine d’années, qui ne semblent pas l’avoir vu mûrir. Petit Juif montréalais, il fait ses premières armes en faisant tourner en bourrique M. MacPherson, instituteur chahuté qui rechigne pourtant à avoir recours à « la ceinture ». Il faut dire que Duddy n’est pas très bien entouré pour rester dans le droit chemin : hormis son frère aîné, Lennie, qui bûche pour devenir médecin, il grandit avec Max, son père, chauffeur de taxi et souteneur à l’occasion, et Benjy, son oncle communiste, qui ne parviennent pas à le contenir. Avec pour viatique le mot de son grand-père : « Un homme sans terre n’est personne », Duddy se lance dans de hasardeuses entreprises pour devenir riche et Commander un terrain bien à lui. Après les « courts métrages mondains » sur des bar-mitsva, il s’enlise bientôt dans les trafics douteux : timbres, bandes dessinées, crosses de hockey, machines à sous… Tout y passe, mais rien ne marche, décidément, pour ce baratineur hors pair, « diplômé de la vie » mais maladroit avec les femmes — il laissera passer l’amour de la gentille Yvette, la seule pourtant à avoir la tête sur les épaules… Paru en 1959, ce savoureux Apprentissage de Duddy ­Kravitz est le quatrième roman de Mordecai Richler (1931-2001) — et, après ­Solomon Gursky traduit l’an dernier, le second publié par les éditions du Sous-sol, qui ont entrepris de faire connaître en France ce formidable romancier canadien anglophone, virtuose de la satire passé maître dans l’art du dialogue ciselé et de la narration trépidante. — Gilles Heuré

 

The Apprenticeship of Duddy Kravitz, traduit de l’anglais (Canada) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné, éd. du Sous-sol, 414 p., 23 €.

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