L’Âge des cénacles

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L’Âge des cénacles

Ils se réunissaient dans des cafés ou chez l’un d’entre eux, et formaient des groupes d’artistes. Ils étaient poètes, romanciers, musiciens ou peintres, et entendaient s’affirmer tout en se détournant des académies et de ceux qui recevaient les prébendes d’institutions officielles. Tout au long du XIXe siècle, sous le terme un peu mystérieux de « cénacliers », les artistes, comme l’expliquent les deux auteurs de cette somme étonnante, « s’encouragent, se stimulent, s’entraident, en un mot fraternisent ». S’ils épousent un siècle fasciné par le personnage de l’écrivain, et qui voit aussi le développement de la production imprimée, les habitués de ces lieux intellectuels revendiquent leur identité de créateurs, occupés à lire leurs poèmes devant leurs pairs –sauf quand certains événements, comme l’affaire Dreyfus, pulvérisent les amitiés. Aux mardis de Mallarmé, aux mercredis d’Alfred de Vigny ou de Huysmans, aux jeudis de Zola, aux dimanches de Flaubert, nos artistes boivent du thé, pour les plus sobres, à moins qu’ils ne s’adonnent à des agapes plus joyeuses durant lesquelles fusent des calembours moins ciselés que leurs vers… A partir de 1870, les groupes se multiplient dans un beau désordre ; surgissent alors des ­totalistes, des zutistes, des vilains bonshommes, des fumistes ou encore des Je-m’en-foutistes, assemblées où, loin des écoles littéraires en « -isme », on s’applique surtout, comme disait Rimbaud, à « causoter, buvoter, fumoter ». Cette étude imposante dresse ainsi le tableau passionnant d’une sociabilité qui abrite les plus grands noms de la littérature.

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