La Veille de presque tout

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La Veille de presque tout

Le bien et le mal, la haine et la quête de rédemption irriguent les romans du Catalan Víctor del Arbol, depuis La Tristesse du samouraï (2011) jusqu’à ce quatrième livre, La Veille de presque tout. Ancien policier et diplômé d’histoire, l’écrivain met en scène la violence quotidienne, mais aussi les fantômes qui hantent la mémoire de ses personnages. L’inspecteur Ibarra, l’héritière Eva Mahler, son double Paola, Amanda, Mauricio… ont tous des morts à pleurer, des comptes à rendre à la société, un pardon à demander. De l’Espagne franquiste aux tortures de la dictature argentine, Víctor del Arbol interroge ces hommes et ces femmes qui cherchent des raisons de vivre sans oublier les leçons du passé. Pour lui, l’innocence brisée est le pire des crimes perpétrés par les générations successives. La Tristesse du samouraï s’ouvrait sur la séparation tragique d’une mère et de son fils, en 1941. Dans Toutes les vagues de l’océan (2015), la scène initiale décrivait l’assassinat d’un enfant, en 2001. La Veille de presque tout reprend le motif du meurtre originel en déplaçant le point de vue. On peut se libérer du passé sans chercher à l’effacer, laisse entendre Víctor del Arbol — et en gardant à l’esprit que « le monstre regarde la lumière du jour avec défiance, il se cache dans la routine quotidienne, il sourit à ses enfants et caresse la joue de son épouse. Il feint d’être heureux. Mais derrière les rideaux, il épie et cherche une nouvelle proie ». — Christine Ferniot

 

La Víspera de casa todo, traduit de l’espagnol par Claude Bleton, éd. Actes Sud, coll. Actes Noir, 320 p., 22,50 €.

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