La Position du pion

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La Position du pion

Ces couples traversent la période de transition qui a suivi la chute du franquisme en Espagne. Avant, les Urrutia, les Poveda et les Ariza étaient militants communistes clandestins, luttant contre la dictature, connaissant à la fois la fraternité du combat et le risque de la délation. Certains d’entre eux ont connu la prison, puis le désenchantement à la mort de Franco, en voyant la loi d’amnistie absoudre leurs anciens geôliers et ainsi faire table rase du passé récent. Quand ils apprennent que leur ancien chef disparu, Luis Lamana, surnommé « le Gros », refait soudainement surface, ils ne savent à quoi s’en tenir. Sont-ils encore les agents dormants d’une possible révolution, eux qui, désormais installés et embourgeoisés, n’ont guère envie d’être réveillés ? Avec la victoire des socialistes, les voici devenus des « radis », « rouges à l’extérieur, blancs à l’intérieur et toujours le plus près possible du beurre ». Ils se sont tant aimés qu’ils ne savent plus où ils en sont, et c’est avec beaucoup d’ironie et de talent que Rafael Reig dissèque les vies de ces anciens militants, qui ont fait carrière dans l’édition ou la finance, sont désormais absorbés par les soucis conjugaux et ne savent plus très bien si, au grand jeu d’échecs qu’est la vie, ils sont parmi les gagnants ou les perdants… — Gilles Heuré

 

Un árbol caído, traduit de l’espagnol par Myriam Chirousse, éd. Métailié, 288 p., 20 €.

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