Ida Brandt

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Ida Brandt

Parfois, Ida Brandt cesse de s’activer. Elle appuie sa tête contre une vitre, regarde la neige et les lumières de Copenhague. Ida est une jeune femme dévouée, d’une gentillesse naturelle qui paraît louche à son entourage. Elle n’est pas à sa place : trop riche pour ses collègues infirmières, trop ordinaire pour la bourgeoisie danoise. Pourquoi cette héritière un peu falote continue-t-elle de s’occuper de malades dans un asile ? Simplement altruiste, vaguement naïve, elle n’est pas une victime, plutôt une innocente bernée par la vie, quelqu’un qui n’est jamais à la bonne place au bon moment.

Cette impuissance face au destin est un peu le thème commun à tous les livres de fiction du grand écrivain danois Herman Bang (1857-1912), (re)découvert en France l’an dernier lorsque les éditions Phébus ont entrepris de faire reparaître ses œuvres, commençant par les deux bijoux que sont Mikaël et Les Quatre Diables. Ce romancier, qui affirmait vouloir « exprimer par les mots la douleur de ceux qui ne se plaignent pas », préfère à la psychologie la description d’un quotidien et ses minuscules rituels. Dans la superbe préface qu’il donne à Ida Brandt, le romancier Jens Christian Grøndahl (Bruits du coeur, Quatre Jours en mars…) exprime son admiration pour cet auteur si « moderne » et sa « méthode cinématographique, fondée sur les gestes, les regards, les changements d’éclairage au fil des heures ». Et, sous nos yeux, la chute infinie d’Ida Brandt n’en finit pas de nous obséder…

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