Homo detritus. Critique de la société du déchet

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Homo detritus. Critique de la société du déchet

Dis-moi ce que tu jettes et je te dirai qui tu es… Un tas d’ordures en dit long sur la vie d’une société. Aux confins de la sociologie et de la philosophie, l’essai de Baptiste Monsaingeon fait du déchet un enjeu passionnant de notre modernité, la période anthropocène étant vue ici comme un gigantesque « poubellocène »… La revue Nature a ainsi prédit que la production de détritus passera, à l’horizon 2100, de 4 millions à 12 millions de tonnes quotidiennes. « Aujourd’hui, nos déchets sont partout : enfouis dans les entrailles de la terre, ou éparpillés à la surface des océans, dispersés dans l’atmosphère en milliards de particules invisibles ou errant en orbite dans l’exosphère », constate le chercheur. Depuis les années 1970 et le tournant environnemental ayant lancé la règle des 3R (Réduire, Réutiliser, Recycler), nos sociétés sont aussi victimes d’une étrange dénégation : croire que la suppression ordonnée des déchets opérée par les écocitoyens résout le problème, alors qu’il ne cesse de s’accroître. Exclu par le règne du jetable, comme devant à tout prix disparaître, le déchet a été banalisé. Contre cette orchestration de l’oubli, Homo detritus tient à redonner leur force critique aux déchets, ces « ombres incommodantes de la civilisation ». — J.Ce.

 

Ed. du Seuil, 288 p., 19 €.

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