Fin de ronde

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Fin de ronde

Autant le dire tout de suite : il est dangereux d’aborder cette Fin de ronde, dernier tome d’une trilogie policière entamée avec Mr Mercedes et poursuivie dans Carnets noirs, sans en avoir suivi le début. Lecteurs innocents, passez votre chemin, ce livre est fait pour tous ceux qui connaissent déjà ce bon vieux Bill Hodges, flic retraité, et ses démêlés avec son ennemi juré, le psychopathe Brady Hartsfield. A la fin de Mr Mercedes, on croyait pourtant ce dernier définitivement hors d’état de nuire, plongé dans un coma végétatif au fond d’une chambre d’hôpital. Mais après avoir résisté à la tentation du fantastique dans les deux premiers romans, Stephen King a craqué. Le naturel est revenu au galop. Son tueur en série a trouvé le moyen de nuire sans sortir de son lit : il est devenu un monstre télépathe qui se sert des nouvelles technologies (une tablette de jeux vidéo) pour posséder ses victimes ou les pousser au suicide. Une astuce de conteur, un truc de magicien, une « réinitialisation » ludique du croquemitaine, qui permet à l’auteur d’exprimer son inquiétude vis-à-vis de notre monde hyper connecté. Mais c’est dans le beau personnage de l’enquêteur vieillissant, fatigué et malade, que se cache la question la plus poignante, le véritable enjeu de l’aventure : comment affronter l’ultime « fin de ronde » qui guette chaque vie humaine ?

— Cécile Mury

 

End of watch, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Océane Bies et Nadine Gassié, éd. Albin Michel, 432 p., 22,50 € (en librairie le 8 mars).

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