Extermination des cloportes

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Extermination des cloportes

D’un même élan, ils ont décidé de se prénommer Don et Betty, comme le couple so chic de la série Mad Men. Ce n’était que la première étape de leur métamorphose — car Don a pour objectif de changer de vie, de quitter son poste d’enseignant et de devenir un auteur de best-sellers avant d’obtenir le prix Nobel. A ses côtés, Betty, son épouse, pourra enfin terminer sa thèse de doctorat. Mais le temps leur manque, tandis qu’une tendance à la procrastination les pousse à tout remettre au lendemain pour s’installer plutôt devant leur télévision et visionner quelques nouveaux épisodes des Soprano. Les voisins s’en mêlent, les factures s’empilent, sans parler des taches noires apparues sur la cornée de Don et dansant tel un ballet de cloportes sous amphétamines. Aveuglé, au sens propre comme au figuré, le personnage de Philippe Ségur n’est pas un nouveau venu. Il était déjà le héros d’Ecrivain (en dix leçons) et ne parvient toujours pas à maîtriser les codes sociaux et à rentrer dans le rang. Faussement candide, violemment loufoque, Extermination des cloportes est un éloge de l’illusion (d’optique), un hommage ironique et plein d’affection aux rêveurs malchanceux qui refusent la banalité du monde et la prétendue ­lucidité. — Christine Ferniot

 

Ed. Buchet Chastel, 290 p., 18 €.

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