Michel Quint aime les histoires de hasard, les destins qui s’embrouillent pour des femmes aux prunelles effrontées. Il les situe plutôt à Lille et ses environs, parce qu’il en connaît chaque ruelle ou friche industrielle. Au départ de ce récit, il y a un fait divers : des jeunes qui disparaissent une nuit de fête et sont retrouvés dans les eaux noires de la Deûle. A partir de ces cadavres glacés, trempés de vase, Quint a tricoté un roman très noir. Hier encore, ces garçons étaient des espoirs du football, arrosant leur nouveau contrat à coups de bière en pelotant leurs admiratrices.
Mauvaises rencontres, milieu sportif pourri, amours compliquées, prostitution… L’auteur suit des pistes, sans jamais nous perdre en chemin. Loin des thrillers qui pétaradent, il prend son temps pour décrire un patron de bar aux épaules tatouées, ou une petite Italienne aux cheveux collés par la pluie. Cet écrivain a toujours préféré la poésie à la télé-réalité.
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