Descendre la rivière

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Descendre la rivière

Le lac Muskoka, près de Toronto, est un site magnifique, d’un bleu électrique. On y voit souvent des truites ­argentées — on connaîtra bientôt leurs techniques de survie face à leurs ennemis. C’est là qu’Alex et sa femme sont installés depuis quelques années. Un lieu idéal pour écrire, pensait Alex, qui vient de terminer son deuxième roman. Mais cet homme, familier des médicaments pour l’hypertension, ne parvient jamais à trouver la paix. Il ­suffit d’un détail pour que son enfance vienne encombrer son esprit. Il vivait alors en Irlande avec son père médecin, l’accompagnant souvent dans ses tournées, ses parties de pêche au petit jour. En ce temps-là, le père, veuf très jeune, et le fils, déjà anxieux voire poltron, formaient un duo familial uni. C’était avant la déception, la haine, les secrets et, surtout, le silence de circonstance…

Jouant avec subtilité des clairs-­obscurs, Peter Cunningham glisse de la lumière canadienne vers un étouffant noir et blanc irlandais. Descendre la rivière est à la fois une enquête sur un meurtre, le retour sur le passé et ses mensonges et une affaire d’amitié trahie. La construction subtile de ce roman du traumatisme est secondée par une écriture qui, elle aussi, se cache derrière les apparences, tantôt descriptive et vigoureuse, tantôt psychologique et poignante comme la peur d’un enfant, à la nuit tombante, lorsqu’un adulte lui pose la main sur l’épaule… — Christine Ferniot

 

The Trout, traduit de l’anglais (Irlande) par Christophe Mercier, éd. Joëlle Losfeld, 190 p., 18,50 €.

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