Des jardins et des hommes

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Des jardins et des hommes

Prenez un comédien (Michael ­Lons­dale), un pianiste (Patrick ­Scheyder), un paysagiste (Gilles ­Clément), un botaniste (Jean-Marie Pelt). Ces quatre-là ­se sont connus, reconnus, ont travaillé ensemble — autour d’un festival créé par Patrick Scheyder, « Musiques aux jardins ». De leur rencontre est aussi né un petit livre lumineux, recueil de leurs déambulations sensibles et éclectiques à travers les mille et un visages du jardin — et des jardiniers. Il y a le jardin originel, celui de l’enfance de Jean-Marie Pelt (« suspendu, comme à Babylone »), où son goût pour la botanique s’est éveillé et qui lui a appris la fascinante intelligence biologique. Il y a le « paradis » intérieur de Michael Lonsdale, jardin des villes ou des campagnes qui « met en accord avec l’univers », nourrit et éveille les sens. Celui, aussi, qui remet l’homme à sa juste place et lui permet de « se reconnaître pleinement terrien » parmi les autres — car « là où souffre le végétal souffre l’homme », rappelle ­Patrick Sheyder. Et si jardin signifie étymologiquement « enclos », alors la planète est un jardin, écrit Gilles ­Clément. Sur Terre, nous sommes soumis à la finitude de l’enclos : « Considérer la planète comme ­jardin, concevoir le jardin planétaire ­relève de l’écologie humaniste. » Et c’est, aussi, considérer tous les hom­mes comme responsables tant le moin­dre geste accompli chaque jour « a une ­incidence sur ce qui se passe à côté, ­ail­leurs et à l’autre bout du monde ». Nous sommes tous des ­jardiniers. — Weronika Zarachowicz

 

Ed. Bayard, 152 p., 14,90 €.

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