Des âmes simples

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Des âmes simples

Au sein d’une rentrée littéraire où chacun cherche à présenter son meilleur profil, Pierre Adrian fait un peu figure d’exception, voire de vilain petit canard, en racontant à mi-voix des histoires modestes, sises dans la torpeur de villages endormis. Nous sommes au coeur de la vallée d’Aspe, on croise des marcheurs avançant vers Compostelle, des chevriers, des paysans solitaires, des villageois qui rêvent de partir, une poignée de marginaux rongés par la drogue et l’alcool… Et il y a Pierre. Curé de la vallée depuis cinquante ans, le frère Pierre a voué son âme à son monastère. Il ne calcule pas, ne soupèse rien, se contente d’ouvrir sa porte aux croyants et aux non-croyants, pèlerins et paumés qui trouvent ici le dernier humain capable de les écouter, de leur tenir la main au milieu de la nuit afin qu’ils oublient leur solitude.

Ce deuxième livre de Pierre Adrian — 25 ans et lauréat, l’an dernier, du prix des Deux Magots et du prix François-Mauriac pour La Piste Pasolini — n’est ni un poème ni un guide spirituel, mais un court récit bouleversant et ciselé. En compagnie du frère Pierre, on y prend le temps de cheminer par les sentiers, on y prend goût au silence. Parfois, explique Pierre Adrian, la lumière vient d’un seul homme qui parle de miséricorde — un drôle de mot, si peu usité… — Christine Ferniot

 

Ed. des Equateurs, 200 p., 18 €.

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