L’entrée au panthéon, le 27 mai, de Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay coïncide avec le soixante-dixième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans Dialogues, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle Anthonioz échangent leurs souvenirs de résistantes et de déportées avec une émotion et une distance qui confèrent à leur témoignage une stupéfiante authenticité. Souvent citée par elles, et déportée avec elles à Ravensbrück, Anise Postel-Vinay revient sur son incroyable parcours dans Vivre. Ces deux livres, nécessaires pour anéantir toutes les formes de négationnisme qui sévissent encore, relatent les itinéraires de femmes extraordinaires : leurs convictions antinazies, leur refus de Vichy, leurs actions dans la Résistance et, surtout, le calvaire de Ravensbrück et les solidarités entre femmes.
Guillaume Piketty, biographe de Pierre Brossolette, l’un des coordinateurs des mouvements de Résistance qui s’est défenestré le 22 mars 1944 pour ne pas parler, a, de son côté, rassemblé les textes de ce dernier dans Résistance. Enfin, la mémoire de Jean Zay, ministre du Front populaire, emprisonné dès 1940 et assassiné par la Milice en juin 1944, bénéficie aujourd’hui de deux publications : ses écrits de prison et une biographie riche en documents photographiques. — Gilles Heuré
Dialogues, de Geneviève de Gaulle Anthonioz et Germaine Tillion, présentés par Isabelle Anthonioz-Gaggini, éd. Plon, 180 p., 16,90 €. Vivre, d’Anise Postel-Vinay (avec Laure Adler), éd. Grasset, 128 p., 12,90 €.
Ecrits de prison (1940-1944), de Jean Zay, éd. Belin, 1 050 p., 34 €. Jean Zay, le ministre assassiné (1904-1944), d’Antoine Prost et Pascal Ory, éd.Tallandier/Réseau Canopé, 160 p., 24,90 €.
Résistance (1927-1943), de Pierre Brossolette, éd. Odile Jacob, 204 p., 21,90 €.
Pierre Brossolette, d’Eric Roussel, éd. Pluriel, 348 p., 9 €. Portraits de résistants, de Jeanne-Marie Martin, éd. Librio, 96 p., 3 €.
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