Assis sur un banc humide du Jardin des Plantes, Adam Haberberg rumine ses malheurs : la peur de vieillir, la crainte d’un oedème à l’oeil, l’échec de son dernier roman et celui de sa vie conjugale. Sa rencontre de hasard avec une femme lisse, qui fut jadis une amie de lycée, ne fait qu’accentuer son désespoir et sa mégalomanie. Dans ce livre paru en 2003, Yasmina Reza montre déjà sa singularité, son regard impitoyable sur un tout petit monde velléitaire. Deux ans plus tard paraissait Dans la luge d’Arthur Schopenhauer, construit par une suite de monologues, ce qui confère au roman une allure plus théâtrale. Reza y continue de s’interroger sur le sens de l’existence, l’absurdité de la vie, la solitude, l’ennui. Au total, deux livres brefs dans lesquels s’impose l’art de l’auteure pour exprimer la désillusion et poignarder les bons sentiments. — C.F.
Ed. Folio, respectivement 144 p., 5,20 € et 96 p., 4,60 €.
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