Tumultes

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Tumultes

Quatre mois après la destruction de la tour Nakatobi, aucune explication rationnelle n'élucide les causes de la catastrophe. En revanche, dans les décombres, on a retrouvé un silure, un poisson-chat doté de dents humaines. Une équipe scientifique a pu prouver qu'il s'agissait autrefois d'un homme, et qu'une mutation intermédiaire serait seule responsable de la chute de la tour…

On en est là quand le scénario de Tumultes, situé en terre inconnue, s'emballe et ne va plus cesser de mouliner à plein régime les fantasmagories, les télescopages entre une réalité (presque) plausible de film noir et les distorsions fantastiques qui la vampi­risent de manière imprévisible. L'intrusion récurrente de créatures hostiles, aussi hallucinantes qu'indescriptibles, achève de brouiller les pistes dans une surenchère de l'esprit feuilletonesque qu'Hugues Micol pousse dans ses derniers retranchements.

Tout peut donc arriver. Par exemple, qu'un « méchant » avéré nommé Werner Otto Renrew, par ailleurs gourou de l'Ordre Éclatant du Sublime Tumulte, ait la tête à l'envers. Littéralement. Ou que le savant nain qui sera le deus ex machina de l'aventure crée « une singularité inouïe dans l'espace-temps ». Cela tient de la haute voltige narrative.

On s'enfonce à l'aveugle dans cet « univers divagatoire » (dixit l'éditeur) aux extensions proliférantes. S'y mêlent les genres et leur parodie souvent burlesque, la BD populaire vintage et sa version la plus personnelle. A chaque page, c'est le dessin, d'une éloquence virtuose, qui débride, stimule et finalement valide, en les portant à incandescence, les plus baroques hypothèses. Sont réédités, parallèlement, Romanji (2001) et Séquelles (2008), les essais ­déjà riches en surprises graphiques qui préparaient le terrain à Tumultes.

 

 

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