Regarde les lumières mon amour

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Regarde les lumières mon amour

« Nous choisissons nos objets et nos lieux de mémoire ou plutôt l’air du temps décide de ce dont il vaut la peine qu’on se souvienne », note Annie Ernaux en préambule de ce journal qu’elle a tenu, une année durant, de ses visites à l’hypermarché Auchan de Cergy– la banlieue de Paris où elle vit. L’hypermarché comme lieu de mémoire ? Oui, parce que les grandes surfaces « font partie du paysage d’enfance de tous ceux qui ont moins de 50 ans ». L’hypermarché, aussi, comme « grand rendez-vous humain » des sociétés contemporaines, comme temple de la consommation mais également comme « spectacle », hautement trivial et pour cela propice à la « capture impressionniste des choses et des gens, des atmosphères ».

Cinquième titre de la collection « Raconter la vie », créée au Seuil en janvier par Pierre Rosanvallon, Regarde les lumières mon amour est donc un cahier d’observations, un relevé empathique et politique. Fondue dans la foule des clients, Annie Ernaux regarde autour d’elle et enregistre les détails du décor, les visages. Elle scrute les attitudes, attentive à l’individu tel qu’il se comporte, s’intègre, se débat ou tente de s’évader (en pensée) de cet étrange biotope, non exempt de violence. Elle analyse les motifs qui l’amènent, elle-même, à s’y immerger, à y faire parfois l’expérience du bonheur, parfois celle de la torpeur. Elle médite sur le geste consommateur, la société d’abondance – ses trompe-l’œil, ses impasses.

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