Monsieur est mort

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Monsieur est mort

Elle raconte bien. Elle dit bien la solitude, la froideur, la misère affective de certaines familles trop riches, et toujours fascinantes, de la grande bourgeoisie. Les enfants négligés, oubliés, les parents indifférents, perdus, noyés de regrets. Pour son premier roman, la scénariste Karine Silla s’infiltre chez d’étranges héritiers parisiens, qui interdisent à leurs quatre fils de travailler. La mère, beauté délaissée et silencieuse, joue des études de Bach sur son piano ; le père, qui aime à se faire appeler « monsieur » par ses garçons, collectionne frénétiquement les œuvres d’art dès qu’il ne se livre pas à des jeux pervers. Par détresse ? C’est à la mort de « monsieur » justement, quand revient pour l’enterrement le cadet, exilé à Calcutta après trop de souffrances familiales, que va se révéler en flash-back cet enfer chic et élégant qui a détruit les âmes. Sur un sujet qui aurait pu être convenu, le tableau est âprement des­siné, avec ses clairs-obscurs, ses lignes de fuite, ses perspectives bouchées. Et des détails dans l’ombre qui dérangent et chavirent.

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