Même le silence a une fin

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Même le silence a une fin

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Récit (broché). Paru en 09/2010

Même le silence a une fin

Ingrid Betancourt

« Peu à peu, je prenais le chemin du détachement des petites et des grandes choses, pour ne pas être assujettie à mes désirs ou à mes besoins, car n’ayant plus le contrôle de leur assouvissement, je ne devenais que plus prisonnière entre les mains de mes geôliers. »

Le 23 février 2002, Ingrid Betancourt est enlevée par les FARC. Un calvaire commence, qui prendra fin six ans et demi plus tard, le 2 juillet 2008.
Ingrid Betancourt décrit avec précision sa captivité aux mains des FARC. Le récit débute par une impressionnante scène, décrivant l’une de ses cinq tentatives d’évasion. Le lecteur est ainsi fixé à la fois sur la détermination de la prisonnière, et sur la dureté de ses conditions de détention. On revient ensuite au début de l’histoire, qui suivra dès lors le fil chronologique, à commencer par la journée du 23 février 2002.

De cette litanie de journées semblables, Ingrid Betancourt parvient à faire un récit captivant de bout en bout. Elle nous plonge dans la vie quotidienne de la jungle, rendant presque palpables l’attente et l’angoisse, décrivant de façon très nuancée ses geôliers, qui pour la plupart ont l’âge de ses propres enfants. Elle raconte les évasions ratées, les humiliations permanentes dues à la promiscuité et à la cruauté de certains gardes ou commandants de camps successifs, les conditions de vie épouvantables, la fuite permanente, les malaises et les maladies, les périodes de découragement. Chaque tentative d’évasion entraîne des traitements toujours plus violents, mais aussi les reproches de ses codétenus, qui la rendent responsable de l’aggravation immédiate de leurs conditions. Il y a aussi des moments inattendus de joie (la confection de ceintures tressées en fil de nylon, la broderie, la lecture de la Bible ou de Harry Potter, le gâteau confectionné pour la date d’anniversaire de la fille d’Ingrid…) et puis des amitiés fortes qui contre toute attente naissent dans ce monde cruel.
Le lecteur est introduit dans l’intimité de ce petit monde en loques, errant sous les pluies diluviennes dans une jungle peuplée d’insectes monstrueux, ravagée par les maladies, où les humains sont placés dans un redoutable face à face avec eux-mêmes, leurs faiblesses, leurs mesquineries, leurs terreurs, mais aussi leurs convictions et leurs espoirs. Une amitié très forte liera Ingrid à Lucho, l’un de ses codétenus, avec qui elle s’évadera : cinq jours hallucinants dans une forêt sans fin, avant d’être repris par des geôliers qui ne tarderont pas à se transformer en bourreaux. Cercle après cercle, nous sommes conviés à un voyage infernal où l’humanité pourrait se perdre, et où elle puise au contraire les raisons essentielles de s’affirmer.

Même le silence a une fin restera sans doute comme un des grands textes de la littérature concentrationnaire. Il ne s’agit pas simplement d’un récit-choc, mais d’un vrai livre, profond et beau. Il décrit une aventure humaine qui reste palpitante malgré son caractère atroce, et un itinéraire spirituel qui force le respect.

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