Sans eux, sans l'effet de miroir paradoxal qu'ils suscitent, il n'y aurait pas de gentils, pas de héros… Les méchants de la littérature méritaient bien qu'on leur rende hommage, c'est chose faite avec cette anthologie rapide, précise, qui, de Sophocle (Créon l'intransigeant, dans Antigone ) à Bret Easton Ellis (Patrick Batman, d'American Psycho) et J.K. Rowling (Voldemort, qui d'autre ?), en passant par Shakespeare (Iago, Richard III), Stevenson (Mr Hyde), Wilde (Dorian Gray), Mauriac (terrible Thérèse Desqueyroux) ou Thomas Harris (Hannibal Lecter), caracole à travers les siècles et offre la vedette à toute une cohorte d'affreux. C'est certain, autant sinon davantage que la bonté, la méchanceté nous touche et nous atteint, « elle nous force à réfléchir, elle nous remet en cause », note en préface Isabelle Mimouni, à qui l'on doit le choix des quelque cinquante scélérats et/ou pervers présents en ces pages, chacun portraituré par elle d'un trait vif et particulièrement pertinent.
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