Little Brother

Ajouter un commentaire

Little Brother

« Tout est faux dans la cigarette électronique : le glycol tient lieu de tabac, les parfums sont de synthèse, le foyer n’est qu’une diode, la fumée n’est qu’une buée… » A quoi tient le succès de cette « fascinante contrefaçon » ? Voilà l’une des pistes de réflexion ouvertes par Raphaël Enthoven, dans Little Brother, une série de chroniques invitant à décrypter quelques-unes de nos mythologies contemporaines : le vintage, « dont l’obsolescence garantit la persistance » ; l’emoji, « la cerise sur le texto » ; Uber ou « la guerre sans merci du village global contre le village gaulois » ; la poupée Barbie, « étoffe qu’aucune chair ne peut singer » ; le selfie, « morale qui remplace le bonheur par son spectacle »… « Quand on fait la philosophie du sèche-mains ou de l’urinoir, on peut donner le sentiment qu’on est une sorte de poujadiste ou de démagogue qui répand l’idée que tout le monde fait de la philo sans le savoir, alors que c’est tout le contraire », précise aussi Enthoven dans le dernier numéro de la Revue de la BNF, consacré aux liens entre philosophie et culture populaire. Une pop philo appliquée aux séries télévisées, à la BD, au rugby ou à la mode. La philosophie gagne à se décentrer d’elle-même et à s’intéresser à la culture de masse, aux saillies de l’actualité, à tous ces « objets familiers qui nous entourent, matériels ou culturels, fausses évidences pourtant saturées d’idéologie », comme l’affirment en préambule Cristina Ion et Eric Mougenot, maîtres d’oeuvre du dossier, qui n’ont qu’un credo : philosopher partout, philosopher de tout. — Juliette Cerf

 

Little Brother , de Raphaël Enthoven, éd. Gallimard, 128 p., 11 € ; Pop Philo. Philosophie et culture populaire, Revue de la Bibliothèque nationale de France , no 54, 184 p., 25 €.

Commandez le livre Little Brother

Laisser une réponse