Les Mortes-Eaux

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Les Mortes-Eaux

Que s’est-il passé jadis dans le Loney ? Dans les années 1970, sur ces côtes du Lancashire rongées par la pluie et les marées, une petite communauté de fervents catholiques londoniens, curé inclus, avait coutume de faire une retraite spirituelle, avant la fête de Pâques. Drôle d’endroit pour des vacances, même pieuses. L’un des pèlerins se souvient de tout. Il raconte, étrangement détaché, presque rêveur, ce huis clos des névroses et des rituels, les petits tracas de la vie en groupe, les angoisses de son jeune frère Hanny, que ses parents (qu’il appelle « Momon » et « Pabsent ») espèrent guérir à force de prières. Surtout Momon, tyran domestique fébrile et obsessionnel, arc-boutée dans le refus du han­dicap de son fils, et constamment en bisbille avec le prêtre, trop progressiste à son goût. Autour, dans ce coin oublié de tous (et de Dieu ?), le surnaturel s’insinue, omniprésent et diffus comme l’humidité ambiante, comme l’hostilité de la nature : c’est une tempête, des cris dans la nuit, un cadavre d’animal, l’étrangeté des autochtones… Quelque chose guette dans l’ombre, horreur, miracle, ou peut-être les deux… Pour son premier roman, le Britannique Andrew Michael Hurley nous offre un modèle de récit gothique, un vaste conte atmosphérique, captivant et cruel, sur le vide et la foi, les liens du sang et ceux de la culpabilité. Le diable en chacun de nous. — Cécile Mury

 

The Loney, traduit de l’anglais par Santiago Artozqui, éd. Denoël, 384 p., 21,80 €.

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