Les Enfants de Dynmouth

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Les Enfants de Dynmouth

Il promène dans la petite ville balnéaire du sud de l’Angleterre sa silhouette inaccomplie d’adolescent, son désoeuvrement, sa solitude. Lui, c’est Timothy, pour qui on aimerait tellement se prendre d’affection — seulement voilà, quelque chose coince… C’est que, derrière sa désinvolture, ses impolitesses, son indélicatesse a priori pas si graves, on devine peu à peu qu’il y a, chez ce garçon, un dysfonctionnement plus profond — une anomalie, une perver­sité, une promesse très alarmante. Le grand William Trevor (né en 1928) pousse la tension à son comble, en laissant déambuler Timothy dans la petite communauté humaine bien tranquille de Dynmouth, au sein de laquelle ses indiscrétions et ses médisances ne vont pas tarder à semer la dissension et le désarroi. Le roman de Trevor — paru au Royaume-Uni en 1976 — peut se lire comme un thriller psychologique terriblement efficace, mais le talent hors norme de l’écrivain l’exhausse ; il devient alors une sorte de parabole sur le mal, dont la noirceur et les ambiguïtés ne sont pas sans évoquer le Monsieur Ouine de Bernanos — sur fond de province anglaise éternelle. — Na.C.

 

The Children of Dynmouth, traduit de l’anglais (Irlande) par Marie-Odile Fortier-Masek Ed. Phébus 240 p., 20 €.

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