Le Goût de l’été

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Le Goût de l’été

Il nous vient dès l’ouverture une tentation rimbaldienne, « Par les soirs bleus d’été j’irai dans les sentiers,/Picoté par les blés, fouler l’herbe menue… », et cette anthologie préparée par Jacques Barozzi cite le poète dans les premières pages de ce Goût de l’été, suivi aussitôt par l’odeur sucrée d’héliotrope évoquée par Anton Tchekhov. L’été est ­algérien chez Albert Camus, qui recommande au « voyageur sensible » d’aller boire l’anisette sous les voûtes du port. Il est pluvieux chez Marguerite Duras, sur les Roches noires et ses coteaux argileux. Puis on file à Manhattan en compagnie de Truman Capote, sur le canal Saint-Martin avec Flaubert, mais rien ne vaut le brûlant Mississippi de William Faulkner quand l’incendie fait rage dans Lumière d’août.

Bientôt, nous serons au plus chaud de l’été, quand le blé de Giono sera mûr dans le somptueux Que ma joie demeure. Et tout s’achèvera bien sûr avec la sensualité de Colette à la Treille Muscate, du côté de Saint-Tropez. Voici l’heure des vendanges, du muscat et de l’olivette. Mais « un printemps de septembre refleurit la capucine pimpante, la rose, l’infatigable pourpier aux cinq couleurs ». Déjà l’automne ? Il ne faut rien exagérer. — Christine Ferniot

 

Ed. Mercure de France, coll. Le Petit Mercure, 120 p., 8 €.

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