En 1990, Patricia Tourancheau franchit pour la première fois le porche du 36, quai des Orfèvres. Pour la journaliste, la PJ embaume les films de Clouzot et les romans de Simenon. Il a fallu du temps à cette reporter opiniâtre pour amadouer les commissaires de « la maison Poulaga ». Mais, en trente ans, elle a engrangé bon nombre d’histoires extraordinaires qu’elle évoque aujourd’hui dans les « Chroniques du 36 », pour le site d’information Les Jours, et dans ce livre qui a tout d’une bible de la Criminelle. On commence par une petite visite des bistrots alentour, puis c’est la poignée de main aux « poulets à l’ancienne », ceux qui ont la mémoire du crime. Tel Boucle d’Or, le flic qui tua Mesrine et précise « j’ai fait mon job, mais je ne l’ai pas assassiné ». On croise forcément Michel Neyret, mais aussi Serge Gainsbourg, avant de filer à la Mondaine en compagnie de Katia la Rouquine, de Madame Claude ou du terrifiant Grêlé. Les histoires défilent, avec leurs petites magouilles et leur gros gibier. Patricia Tourancheau joue d’une écriture d’une vivacité réjouissante, d’une connaissance encyclopédique de son sujet et d’un enthousiasme communicatif pour raconter, sous forme d’épopée, les coulisses de ce repaire de poulets, maquereaux et autres perdreaux… — Christine Ferniot
Patricia Tourancheau sera une des invités du festival Quais du Polar, du 31 mars au 2 avril, à Lyon.
Ed. du Seuil/Les Jours, 400 p. , 22,50 €.
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