Imaginaires du déjà-vu. Resnais, Rivette, Lynch et les autres

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Imaginaires du déjà-vu. Resnais, Rivette, Lynch et les autres

C’est un drôle de sentiment, expérience existentielle des plus inquiétantes qui nous traverse de temps en temps et nous laisse stupéfait, sonné, voire foudroyé. « Le passé et le présent, l’alors et le maintenant, l’ici et l’ailleurs entrent dans un court-circuit qui annule non seulement l’écoulement du temps, mais jusqu’à son annulation même. » En 2012, le philosophe italien Remo Bodei consacrait un essai passionnant à cette vertigineuse sensation de « déjà-vu », qui télescope toujours le connu et l’inconnu. Pour fasciner tant de poètes et de psychologues… La balle rebondit aujourd’hui dans le camp de la critique de cinéma et maîtresse de conférences à l’université Paris Diderot Diane Arnaud. Elle saisit la portée éminemment cinématographique de ce trouble, central dans Vertigo, d’Alfred Hitchcock, et décrypte les inventions visuelles et dramaturgiques qu’il rend possibles : reprises, échos, ruptures, coupures. Dans Imaginaires du déjà-vu, elle analyse plusieurs films « entêtants et complexes » d’Alain Resnais, Jacques Rivette et David Lynch, dont notamment Je t’aime, je t’aime (1968), pour le premier, Céline et Julie vont en bateau (1974), pour le second, et Mulholland Drive (2001), pour le troisième. Entre « remémoration et émotion », entre « compulsion de répétition et désir de recréation », dans toutes ces oeuvres clivées qui viennent interroger l’instabilité du réel, « un je-ne-sais-quoi ne tourne pas rond dans le monde de la fiction » ! — Juliette Cerf

 

Ed. Hermann, coll. L’esprit du cinéma, 156 p., 20,50 €.

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