Et elles croyaient en Jean-Luc Godard

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Et elles croyaient en Jean-Luc Godard

Avoir 15 ans avec Bébel qui court et tangue dans A bout de souffle, c’est échapper au marécage du quotidien, oublier la cuisine en formica des parents et le papier peint de la salle à manger. Anne veut parler avec l’accent de Jean Seberg, écrire comme Beauvoir, sa vie commence avec Jean-Luc Godard et elle sera légère comme l’adolescence. A ses côtés, deux copines, des gazelles qui ressemblent à Juliet Berto et vont revoir, encore et encore, Bande à part et Pierrot le Fou. Anne tombe amoureuse de garçons aux airs émancipés qui lui disent : « T’en as pas marre d’être belle », et ça la fait glousser de bonheur. Les amies, le théâtre, les voyages au bout du monde avec trois sous en poche… : la vie défile, les années se feuillettent à toute vitesse, tantôt drôles, tantôt graves.

Chantal Pelletier a une façon unique d’aciduler ses phrases, de les faire palpiter. Ses mots s’échappent comme Bébel au coin de la rue, dansent comme Bardot, pleurent comme Anna Karina. Ils disent que le temps est trop court, et la nostalgie pas morte. Entre autobiographie et fiction, un livre comme celui-ci vous dope le moral, vous fait pleurer à grand coup de mascara sur les joues et vous donne envie illico de filer au ciné-club pour revoir, encore une fois, Sami Frey et Claude Brasseur faire les zouaves devant la caméra de JLG. — Christine Ferniot

 

Ed. Joëlle Losfeld 160 p., 14,90 €.

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