Bigoudi

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Bigoudi

Cette mamie s’appelle Bigoudi, mais elle aurait pu s’appeler Chantilly, avec ses volutes de mousse blanche sur la tête. Ne vous y trompez pas, elle est très mode. Echarpe panthère au vent, lunettes à la Peggy Guggenheim sur son nez cramoisi, elle marche fièrement, toujours dehors. L’héroïne aurait pu se suffire à elle-même, tant la pointe fine et cajoleuse de l’illustratrice l’anime d’un souffle inextinguible.

Trottinant dans le fusain crachotant d’une ville qu’on prend pour New York, à cause du jaune et du noir et des gratte-ciel pas toujours sécurisés, Bigoudi s’annonce comme la star d’une série d’albums à suivre. Mais elle n’est pas seule ; enfin, si, elle le deviendra, quand le bouledogue qui la suit, les yeux au ciel, finira par s’y envoler après un dernier soupir. Ce faussement de compagnie, qu’on appelle le deuil, est le sujet de ce livre moitié pimpant, moitié poignant. Le texte n’est pas en reste pour alterner la drôlerie et le trémolo. Du désespoir de l’absence, rien n’est caché. Le chagrin des grands existe, leurs larmes aussi, avec leur cortège d’incohérences comportementales. Mais, un beau jour, on resourit. Il suffit d’un peu de persil entre les dents pour oublier qu’on va manger les pissenlits par la ­racine.

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